>> Soupir de fatigue

Je sourit, narquois.
"Que de brusques mots .... "
Je m'approcha d'elle, risquant un coup de sabot.
"Et toi, qui es-tu ..? "
Puis je me retrouna vivement et reparti en sens inverse. Observant la jument du coin de l'oeil, je l'âcha du tac au tac:
"Autumn Flower. les snobs détestent les autres, non ..?"
Je risqua un sourire ironique et continua ma marche silencieuse.

J'émis un petit rire a profond de moi même, indiscernable mais plutôt provoquant.
"Que les chevaux qui essayent de répondre à mes provocations me font délirer, sérieusement ! Ils doient penser que je susi fou, mais tant mieux ..."
Je me retourna brusquement et lui lança un regard glacial, sans pour autant menaçant:
"...Car ils me fichent la paix !"
Ok, je me suis un peu emporté, mais au moins je savait que je serait solitaire après ça. Enfin, pas sûr mais bon [=p]. Ma robe avait légèrement terni, chose qui se produisait quand j'était agacé. Ou que j'était en manque de compagnie, mais ça ça ne me dérangeait absolument pas! Ma robe était moins jolie et on me fichait la paix! Le bohneur ...

Je choisis de continuer ma marche en silence. De toute façon, je ne tirerait rien de ces petites juments qui croient tout savoir. Et puis elle me suivait, donc j'aurait le temps de répliquer avec une phrase intelligente. Tout en observant à nouveau le ciel, je vis qu'il n'y avait plus d'oiseaux.
"Bah tiens... c'est étonnant ça..."
dis-je avec une pointe d'ironique. Je parlait bien sûr des oiseaux mais également de la phrase qu'avait dit la jument.

Je m'arrêta d'un coup, comme si dans ma tête ça avait fait tilt. Quelqu'un me faisait faux bond ? Magnifique! J'attendais que ça! Mais d'un autre côté, c'était comme si ça me gênait qu'elle parte. Elle m'avais intéressé avec son histoire d' arguments bidons. D'un autre côté, j'aimais embêter les autres et je ne voulais rien dire. Mais c'était plus fort que moi. Fichu instinct grégaire, ça me perdra ... Je fis un léger demi-tour pour me retrouver face à elle. Tout en avançant, je la frôla et tourna la tête vers elle. Elle avait une belle robe, de bonne proportions, elle devait être assez endurante. Elle n'avait pas de marque spéciale, de trace de coup. cette jument était musclée avec des crins assez fournis. Le rendu était pas mal. Sauf que je détestais tout le monde et ça allait pas changer du jour au lendemain. Voilà tout. Seulement, je me disait que ... Titillé, je dis:

"Qu'entendez-vous par bidon ..?"

Tiens, ma robe brillait déjà plus. Hum ... J'aime pas les gens.

Je la regarde et manque d'éclater de rire. Elle est vraiment attentive à ce que je dis. La tournure des choses est plutôt intéressante. Genre "Golden, le figeur de chevaux" ! Nan sérieux 'faut que j'arrête mes délires. Je me mets à lui sourire, cette fois sincèrement. J'aimerais réellement savoir la fin de cette phrase.

"Que quoi ..?"

Je ne lui fait aucun signe, je ne me la pète pas, pas de queue panachée. Tiens, une flaque d'eau. Je me regarde dedans, oùh ça brille. A vraie dire, si je n'avait pas cette robe, j'aurais un aspect plutôt pitoyable. Queue basse, crins emmêlés, encolure tombante, regard vide, je n'avait rien à voir avec un vrai étalon. Mais de toute façon, je ne jouais pas à ça. A quoi bon, j'étais solitaire, et se la péter tout le temps serait fatiguant. J'avais envie de partir, mais en même temps de continuer. Je partis a petit galop et hémis un ronflement pour lui faire signe de me suivre, et de poursuivre notre "discussion". C'était à elle de choisir: continuer où partir.

Je ne suis pas vraiment satisfait de cette réponse, mais bon... Pendant un petit moment nous ne disons rien, je laisse aller libre court à mes jambes ... Pourtant quelque chose me fait sentir que je n'ai pas trop à lui faire confiance, un rien de je ne sais quoi ... Suis-je bête! Je ne fais jamais confiance à personne. Bon, j'ai entendu ce compliment des centaines de fois, mais à chaque fois je réagit pareil.

"Je ne l'ai pas choisi... Si cela ne tenait qu'à moi j'aurais pris bai, c'est la plus moche des robes mais la plus ordinaire ..."

Elle était noire, robe aussi banale. je suppose qu'elle avait du sang arabe, vu sa carrure. De toute façon, cela m'apporterait peu de savoir quelle était sa robe, vu que je doutais fort qu'on allait se revoir après. J'étais sûr qu'elle n'étais pas de ma harde. Peut être Spring Rain ..? Non, plutôt Pretty Summer . En tout cas, je présumais qu'elle aurais voulu un compliment sur sa robe, mais je ne pouvais pas, je n'en avais jamais fait et c'est pas aujourd'hui que j'allais commencer. C'était comme de dire "merci" . Impossible.

Je l'observa du coin de l'oeil, au petit galop, et vit finalement qu'elle boitait. Légèrement, mais pour moi c'était flagrant. Mais je ne dis rien. Je ne voulais pas la faire souffrir mais voir où était ses limites. Et elles apparurent bientôt. Quand je la vie ralentir, je stoppa net mais ne la rejoins pas. Allait-elle venir ? Voir si elle pouvait dépasser ses limites. Car elle le pouvait, j'en suis sûr. Question de volonté. Après, il fallait qu'elle le veuille. Je gratta le sol patiemment, toujours dos à elle, en l'attendant. Il était assez courant que je me lie avec quelqu'un si on discutait bien. Si au bout de quelques minutes on avait plus rien à se dire ça ne valait pas la peine. En silence, je huma l'air frais.

Je ne fais pas vraiment attention à elle jusqu'à ce qu'elle revienne à mes côtés. Tiens, elle a mal. Pourquoi? je ne sais pas. Et je m'en fiche. Ces derniers temps j'ai beaucoup souffert de ma brûlure à mon bout du nez et je sais ce qu'elle doit ressentir quand elle a mal: qu'on ne l'importune pas à ce sujet. C'est comme ça chez moi, alors pourquoi pas chez elle ? Je la toise du regard mais observe quand même son genou. En y jetant un vrai coup d'oeil, on peut voir qu'il a l'air vraiment amoché. Dommage, j'aimais courir. Je la regarde droit dans les yeux, tiens elle rougit. Charmante jument, mais pas vraiment mon style. Même pas du tout [rooh le méchant ]. Et puis elle n'est pas de la même harde que moi. Donc: Niet !

Je la regarde, ne la quittant pas des yeux. Elle me paraissait spéciale, lunatique. Mais je continuais à être froid avec elle. Même si elle m'intriguait, jamais personne n'avait connu ma vraie sociabilité, celle qui se formait avec quelqu'un que je connaissait depuis plusieurs années, quelqu'un qui avait appris à me connaître, à voir sous mon regard froid autre chose...

Je leva hautement ma tête et l'observa du coin de l'oeil, silencieux. Un petit rituel venait de s'établir entre nous, une sorte de dialogue mystérieux et silencieux. Je ne voulais pas parler, je ne voulais plus. J'étais trop ... Blasé. Plus rien ne m'impressionnait, plus rien ne me donnait envie de parler. Pas même ...

Je la regarde, agacé.

"Que quoi ?? Hein ?? Qu'en sait-tu que je suis "en or" [ ] ? Tu ne sais rien de moi! Tu ne sais pas si je te trouve bizarre, si je t'aime pas où si je suis intrigué par toi! Alors arrêtes ... Je vois bien que tu as mal, mais je ne t'interroges pas sur le sujet pour autant. Je ne suis pas agréable avec les chevaux, donc tu pourrais te contenter de te dire "ouah il m'a parlé quand même ! Et pas méchamment! " Je me suis dit que je pouvais te faire un peu confiance, mais là, ça n'arrange pas les choses. Ne me pousse pas comme ça. "

Je ne savait plus quoi dire, plus quoi faire .

La pluie ... Quelle invention magnifique ... Ça vous glace le sang, mais ça évacue toute la colère en soi ... Je suis pétrifié. De peur, de courage, d'indécision. Que dire ? Je ne sais pas. Elle m'intrigue ... Tant ..? Je ne sais plus. Je veux partir. Mais je n'en ai plus la force. Je fais demi-tour, puis m'arrête. Je la regarde du coin de l'œil, sans me retourner.

"..."

Je soupire.

"... Gold ..."

Je jette un coup d'œil à ma robe, à chaque éclair elle brille plus que jamais.

" On m'appelle comme ça."